L’instrument de Hochstatt illustre leur style rustique, à la frontière du classicisme et du romantisme. Il convient parfaitement à l'important marché rural qui s'ouvre après la Révolution et succède au mécénat urbain ou monastique qui fit les belles heures des orgues du XVIIIe siècle.
L’orgue de Hochstatt est constitué de deux parties distinctes par leur âge et par leur conception sonore.
La partie la plus ancienne fut construite en 1836 par le facteur d’orgue Claude Ignace CALLINET de Rouffach, alors que l’église n’était pas encore coiffée de sa tour actuelle. Cette partie la plus importante, constitue le grand orgue, dont on aperçoit, vue d'en bas le buffet en bois sculpté et quelques tuyaux de façade, cette partie visible cache plus d'un millier de tuyaux. Ce grand orgue de 1836 comprend 15 jeux de clavier manuel et 4 jeux au pédalier.
La partie la plus récente, réalisé en 1873, constitue une ajointions d’un clavier de 5 jeux, dont le but était de rehausser la sonorité de l’ensemble. Le facteur d’orgue s’appelait M. Berger de Rouffach.
D'autres modifications mineures ont eu lieu par la suite sans rien enlever pour autant de l'originalité de l'instrument, dont un point particulier mérite d'être mentionné ici. Il s'agit du mode de traction. La traction d'un orgue a pour but de réaliser la liaison entre les claviers et les tuyaux qu'il s'agit de faire chanter dans l'ordre voulu par l'organiste.
A Hochstatt, cette traction est restée mécanique, à peu près de la même manière qu'on sonnait des cloches autrefois en tirant sur une corde. Et c'est finalement un grand avantage que ce système ait été conservé car les instruments de la même époque des paroisses voisines de Galfingue et de Heidwiller ont été dotes de systèmes plus évolués, pneumatiques ou électromécaniques, ne donnant pas satisfaction à leurs utilisateurs dont les ordres sont exécutés mollement sinon pas du tout.
Alors tout serait pour le mieux avec l'Orgue de Hochstatt, pas exactement car le meilleur outil a besoin d'être entretenu et 150 ans de service n'ont pas été sans éprouvé certaines parties essentielles d’orgue, dont la traction.
A l'usure de l’instrument dû à un usage normal pour le plus grand plaisir des organistes et des fidèles, vient s’ajouter le résultat d'un long travail, tout en silence, d'une petite bestiole qui a choisi le bois pour nourriture principale. Il s'agit donc de remplacer les parties les plus malades des boiseries internes et d'empêcher le ver de continuer son œuvre destructrice, par en traitement appropriée mais pour cela et pour d'autres raisons il faut démontrer tous les éléments internes de l'orgue, un travail long et délicat. Par le même occasion on profitera pour effectuer le "Osterputz 1980" et ramasser la poussière accumulée dans les parties internes de l'orgue durant; plus de cent ans, car un orgue pour avoir la voix claire, a besoin d'air pur.
A ces travaux il faut ajouter quelques retouches à la partie noble de l'instrument que constituent les tuyaux. Il s'agit de corriger, ici le timbre d'un jeu, là l'étendue d'un autre et d'introduire un ou deux' jeux nouveaux pour compléter de façon harmonieuse les possibilités d’expression sonore de l'instrument.
En résumé ces interventions visent davantage une remise en état de l'existant qu’à introduire des innovations hasardeuses,
L’instrument, une fois restauré, révèlera ses vraies ressources et chantera de plus belle durant un nouveau siècle.
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